Le Président et le Dictateur
Cela pourrait-être une fable de La Fontaine. Cette image d'un Président élu serrant la main d'un Dictateur putschiste a de quoi faire bondir. Et pourtant, nous nous indignons au nom de principes philosophiques qui n'ont pas lieu d'être en diplomatie.
Au contraire, il faut parler. S'entretenir avec ces dirigeants. Surtout quand l'un d'eux émet le souhait de se ranger de notre côté et d'abandonner le recours au terrorisme. Kadhafi est-il sincère ? Ce n'est pas à nous d'en juger. Il faut rester vigilant, personne n'est dupe. Ne pas oublier, bien évidemment, mais encourager ces gens qui montrent un bon visage d'eux-mêmes.
La diplomatie exige du pragmatisme. Et je pense que finalement, Nicolas Sarkozy a bien agi. "Si on traite de la même façon quelqu'un qui fait le chemin de l'abandon du terrorisme, de l'abandon de l'arme nucléaire (...) que
ceux qui continuent à vouloir l'arme nucléaire, alors on se met dans
une situation de guerre des civilisations qui est la pire des solutions
pour le monde", a-t-il souligné.
Et rien alors n'est pire qu'un conflit de civilisations.