Autant prêcher dans le désert ...

"Ne combattez l'opinion de personne", nous dit Arthur Schopenhauer ajoutant aussitôt que "si l'on voulait dissuader les gens de toutes les absurdités auxquelles ils croient, on n'en aurait pas fini, quand on atteindrait l'âge de Mathusalem" .

Autant vouloir prêcher dans le désert que s'obstiner à "convertir" des gens déjà convaincus. Ce que disait Schopenhauer au XIXe siècle l'est d'autant plus aujourd'hui. Je dirais même encore plus. Nous vivons une époque où chacun veut avoir raison, où tout le monde s'obstine, au nom de la "liberté d'opinion" ou n'admet pas les opinions contraires, les arguments opposés.

Notre époque est hélàs, celle de l'individualisme égoïste et forcené où le dialogue n'a plus sa place. Ce que nous vivons, c'est une "guerre de tranchées" où chacun doit gueuler le plus fort pour se faire entendre. Il n'y a plus matière à reflechir, discuter, analyser, le tout dans le calme et la pondération, non on entend chacun avoir raison et vouloir imposer "sa" vérité pour ne pas dire "sa" réalité.

C'est ainsi et c'est comme cela que va le monde, aujourd'hui. Cela augure de biens mauvais horizons en perspective et dénote d'un monde en pleine regression.

Comments

[Yanagore]

C'est bien le problème, effectivement.

Mais même avec des arguments, nul n'est jamais convaincu, hélàs. Tout le monde se "fait" son idée, se construit "sa" vérité et n'en sort pas.

C'est un monde qui s'enferme, qui se replie de plus en plus. Et bien que l'on soit à l'ère des communications, l'humain lui ne communique plus.

Paradoxe ?

[Héra Carter]

Combattre l'opinion d'autrui ne sert à rien.
L'argumentation est la seule clé.

Mais la plupart du temps là encore inutile, car il n'existe plus aucun lieu de discussions comme autrefois.

Auparavant, on discutait, on échangeait.
Aujourd'hui les communautarismes ont rendu ceci impossible en fragmentant les idéaux et en leur construisant des frontières inviolables.

Chacun le sien, chacun sa cause, avachi et autiste derrière son clavier.
Ce qui a accouché d'un monde où, sorti d'Internet, on ne se parle plus, on ne fait que s'assurer de son mépris via ces mêmes divers communautarismes.

Héra Carter