Libéralisme, interventionnisme & colbertisme
L'intervention de l'Etat dans des secteurs-clefs de l'économie n'est pas incompatible avec une logique libérale. C'est du moins ce qu'a essayé de nous dire notre Premier ministre, François Fillon, dans un entretien paru dans le Figaro.
"Tous les grands pays libéraux autour de nous ont une politique d'intervention massive de l'Etat",
explique M. Fillon en s'appuyant sur l'exemple américain où la Maison
Blanche soutient Boeing à travers des contrats militaires considérables.
Ainsi,
il entend faire la même chose pour la France. Il estime que l'Etat n'a
pas à abandonner son industrie et donc que le gouvernement se battra
pour conserver le site ArcelorMittal de Gandrange en Moselle.
"La question de l'acier est pour nous stratégique",
dit le Premier ministre. Ce qui ne signifie pas que l'Etat doit
racheter toutes les entreprises mais discuter avec certaines pour
obtenir qu'elles révisent leurs stratégies et ne délocalisent pas la
production à l'étranger.
En effet, quel intérêt y'aurait-il pour
l'Etat de voir ses entreprises partir ailleurs ? C'est normal que le
pays se batte pour conserver ses usines et les emplois qui vont avec.
Le
libéralisme, ce n'est pas livrer un pays aux mains des grandes
multinationales mais fixer les règles du marché que tous doivent
s'efforcer d'accepter.