Karl Klemens Metternich, l'ennemi des révolutions
Visage long et distingué, bouche dédaigneuse.
Ennemi juré des révolutions, le Prince autrichien Klemens von Metternich avait coutume de dire : "Celles
qu'on appelle révolutions de palais se font contre les personnes. Les
révolutions politiques sont dirigées contre les formes de l'Etat. La
révolution sociale attaque les bases de la société."
Metternich,
l'un des plus farouches adversaires de l'Empereur, était d'abord un
pragmatique mais un homme d'Etat de talent qui a dominé la scène
européenne pendant plus de trente ans.
Indifférent cependant à
la Sainte Alliance voulue par le tsar Alexandre Ier, qu'il qualifiait
de "vide sonore", Metternich croyait beaucoup au principe de
l'équilibre des puissances en Europe, et il réussit à promouvoir celui
de l'intervention des puissances contre d'éventuelles révolutions.
Agissant
au nom de l'Autriche, alors puissance dominante en Allemagne et en
Italie après 1815, le Prince Metternich se révèla être un "gendarme de
l'Europe" et mena une politique à la fois répressive et conservatrice
tout en combattant à l'intérieur de ses frontières les mouvements
nationaux qui risquaient de disloquer l'empire.
Mais malgré des visions toujours justes, il ne put empêcher les révolutions libérales de 1848 et dut même s'enfuir de Vienne.
Il ne revint qu'en 1851 où, dépassé, il ne fut plus écouté.
Rendons
tout de même hommage à celui qui fut le meilleur "ennemi" de Napoléon
Ier et de Napoléon III mais aussi un homme remarquablement cultivé et
très raffiné, francophile dans l'âme puisque, petite anecdote, il fut
le seul diplomate qui fit 0 fautes à la célèbre et très difficile
dictée de Prosper Mérimée.