Pas d'amour sans souffrance !
"Il n’y a pas d’amour sans souffrance", nous rappelle le pape Benoit XVI dans son homélie prononcée lors des vêpres en la solennité des Saints Pierre et Paul.
C'est
par la souffrance que le chrétien parvient à la "purification", par les
épreuves rencontrées sur son propre chemin de foi en suivant le
Seigneur.
Citant Mathieu, au chapitre 13 verset 44 à
46, le saint père nous enseigne que le "royaume des cieux" est comme un
négociant en quête de perles fines : en a-t-il trouvé une de grand
prix, qu'il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle.
Cette
parabole est là pour nous apprendre que le Royaume, c’est-à-dire le
Seigneur, ne peut vraiment "trouvé" que si on le cherche vraiment.
Du
reste, il est en ainsi pour toute chose que nous jugeons sérieuse dans
notre vie : nous y consacrons beaucoup plus d’attention qu’aux autres.
Malheureusement,
une grande tentation pour le chrétien qui a "trouvé" Jésus, c'est de
"posséder" sans renoncer à son amour propre. Mais cela est impossible,
parce que, pour posséder le Seigneur, c’est-à-dire pour entrer en
communion profonde avec Lui et être transformé par Lui, il faut
abandonner son propre égoïsme, pour devenir comme Lui : rempli d’amour
de Dieu, c’est-à-dire des saints !
"Soyez saints, parce que je
suis Saint", est-il écrit à Luc chapitre 11 verset 45. Celui qui veut
être disciple du Christ, doit renoncer tout d’abord à soi-même,
autrement il ne parviendra pas à le suivre et à porter sa croix.
Cette
croix, qui symbolise la souffrance et fait partie de toute existence
humaine, sera accueillie non comme une bénédiction, mais comme une
malédiction, si l’on n’accepte pas la réalité que notre "moi" doit se
purifier et se libérer de lui-même pour faire place au "moi" de Jésus.
Et
cette purification est alimentée par les souffrances et les épreuves
que chaque chrétien rencontre sur son chemin. "Il n’y a pas d’amour
sans souffrance", répète et insiste notre saint père.
Sans la
souffrance de la renonciation à soi-même, il n'y a pas de
transformation et de purification du "moi" par la véritable liberté.
A
ce propos, je vous renvoie à la lecture du Livre de Qoheleth, au
premier chapitre deuxième verset où il est écrit : "vanité des vanités,
et tout est vanité".
Il y a toujours plus haut et plus grand que
la seule possession des biens matériels dans l'existence : une grande
aspiration à laquelle, au fond, chacun de nous est appelé, qu'il soit
croyant ou non : celle de devenir un saint.