Ce que l'on doit à la pensée arabe...
C'est un
fait avéré de l'histoire, de la fin des temps antiques à la
Renaissance, soit de Saint Augustin à Ibn Khaldun, la philosophie arabe
a profondément imprégné l'Occident.
On peut alors la
définir comme une synthèse rationnelle entre l'Antiquité grecque
(Platon mais surtout Aristote) et l'apport de l'islam et même du
christianisme.
Elle fut l'œuvre de médecins, de juristes, de
mathématiciens, d'érudits, tous de musulmans authentiques mais ouverts
sur le monde et curieux des choses, témoignant d'une culture humaniste.
Qu'on
essaie de nous démontrer le contraire, mais nous, historiens, savons
d'expérience qu'avant d'être européenne la Renaissance fut arabe.
Voilà
pourquoi, devant tant de merveilles que l'on peut admirer dans le sud
de l'Espagne ou à Damas, tous ces manuscrits qui dorment dans les plus
prestigieuses bibliothèques d'Iran ou de Bagdad, mon esprit s'indigne
de voir que l'islam est dévoyé, piétiné, anéanti par tant d'intégristes
et d'imbéciles.
Ils ont fait d'une religion de lumière, une religion des ombres.
On
considère d'ailleurs que cette décadence intervient au moment où les
Turcs s'islamisèrent, c'est-à-dire au milieu du XIe siècle et prirent
le contrôle de l'Orient.
De là la confrontation avec l'Occident et les Croisades, à laquelle ils répondirent par la djihad, la guerre "sainte".
Toute
la pensée musulmane dès lors, hormis l'intermède glorieux de Saladin,
fut imprégnée d'une foi ardente et guerrière destinée à chasser ce
qu'ils nommaient les "infidèles".
C'est dans ce cadre que se
dessine encore aujourd'hui l'intégrisme et la conception de l'islam qui
est vécue par certains en Orient en Occident. Bref, l'erreur vient des
Turcs.
Je ne sais si l'on pourra un jour exhumer l'islam des
origines, cet islam des lumières, mais il serait plus qu'urgent que
l'on fasse parler à nouveau les Averroès et les Avicenne et que l'on
fasse taire la voix des ayatollahs, ou sinon on court à la catastrophe.
Dans l'intérêt du monde, mais surtout dans celui des musulmans eux-mêmes.