Les civilisations passent ...

Quand en ces jours j'entends parler beaucoup de "politique de civilisation", une pensée d'Anatole France me revient aussitôt en mémoire : "Ce que les hommes appellent civilisation, c'est l'état actuel des moeurs et ce qu'ils appellent barbarie, ce sont les états antérieurs"

Finalement, aucune civilisation n'est amenée à durer. Il s'agit d'une conception humaine à un moment donné et suivant des critères donnés. Jusqu'à ce que les moeurs changent et évoluent. Et une "nouvelle" civilisation voit alors le jour.

La politique de civilisation n'est alors concevable que dans le changement. Changement des moeurs, des mentalités, des habitudes de vie. Nous sommes tous amenés à changer, ca s'appelle l'évolution. Et comme nous, les civilisations évoluent au point de traiter de "ringard" et d'obsolète la civilisation qui l'a précèdé.

Il était ambitieux pour notre président de parler de changement. Mais le Français est-il prêt ? Il est évident que le monde, notre monde, est à un tournant et un virage de son Histoire. Il faut le prendre ce virage ou sinon nous nous écrasons dans le mur. Mais les Français, d'un naturel si conservateurs, comprennent difficilement les enjeux ... ou bien trop tard.

Mais il faut se dire que l'on n'a plus le choix. Le monde, tel qu'on l'a connu, est mort. Définitivement mort ou s'il ne l'est pas encore, il est agonisant et mourrant. On ne peut continuer à vivre sur le cadavre d'une civilisation qui n'est déjà plus la nôtre. Sans renier à notre culture, bien sur. Mais il faut changer de civilisation pour intégrer le nouveau siècle.

Ce siècle a déjà sept ans ... il n'est pas encore trop tard même s'il est bien entamé. Et plutôt de voir la fin comme une décadence ou une déchéance, envisageons-là comme la possibilité qui nous est offerte d'une nouvelle naissance.