Adapter rythme et méthode, infléchir le style ...

"En 2008, il faut accentuer les réformes", écrit l'ancien Premier ministre Edouard Balladur dans le Monde. Et ne pas se soucier des sondages.

L'ancien mentor de Sarkozy, en revanche, ne saurait trop conseiller à son ex-poulain d'infléchir le style, d'adapter la méthode. Et pour le gouvernement, de conserver de la cohérence et de se montrer "plus solidaires" du Président de la République.

Il appelle aussi les conseillers qui ne sont ni élus, ni membres du gouvernement, à faire preuve d'un peu plus de "réserve" ...

M. Balladur n'est pas inquiet pour l'avenir de son ancien élève et il sait qu'il saura "infléchir le style". Infléchir le style, préçise t-il encore, tout en conservant son orginalité.

Être sincère ne dispense pas d'une grande sobriété. Et la rapidité d'une décision ne doit pas empêcher la concertation préalable, bien au contraire, c'est même recommandé.

Et il n'est pas non plus "indispensable de créer chaque jour l'évènement", estime M. Balladur.

Il sera temps, après les municipales, que chacun retrouve son calme.

Et que le gouvernement, n'ayant plus d'obstacle ni de contraintes réellement majeures jusqu'à 2012, applique les réformes pour lequel il a été choisi.

M. Balladur, qui préside la commission de réforme des Institutions, plaide en outre pour une réduction des dépenses publiques et la mise en oeuvre de nombreuses propositions du rapport Attali qui vont dans le bon sens, tellement elle font preuve d'un très grand libéralisme.

Il est aussi nécessaire pour la France de parvenir à une "stabilité budgétaire" afin d'être exemplaire et de bien réussir sa présidence de l'UE dès juin prochain.

Une présidence qui, le souhaite M. Balladur, doit associer nombre de ses partenaires, à commencer par l'Allemagne, afin de dissiper toute équivoque sur la politique méditerranéenne, notamment.

Que le Président Sarkozy veille bien à ne pas diluer l'Union européenne dans un ensemble aux contours mal définis, cela ne serait pas accepté par les autres Etats-membres et à juste raison d'ailleurs.

Il me semble que M. Balladur ait raison. C'est la sagesse qui a parlé. Que chacun restaure son calme sitôt passé la tempête des municipales, gagnées ou perdues pour la droite peu importe au fond.

L'essentiel est de mener les réformes à bien, de rattraper notre retard. Non, cela n'est pas impossible. Il suffit seulement que chacun, à son niveau, joue le jeu et accepte de se remettre en cause.

La France est loin d'être un pays du tiers-monde, très loin même. Mais il est un pays qui agit trop par conservatisme et par maintien des privilèges bien souvent. C'est une véritable révolution culturelle qu'il faut opérer dans nos têtes. Mais on peut y arriver.

Et tout à y gagner.

On a pas trop le choix, de toute manière ...