Jack Lang, l'Homme Libre
En étant le seul socialiste - ouvertement déclaré - à voter pour la réforme des institutions l'ancien ministre de la Culture, Jack Lang, vient probablement de se mettre son parti à dos.
Jean-Marc
Ayrault parle de "rupture" alors que François Rebsamen n'hésite pas à
utiliser le terme de "trahison" vis-à-vis des "idéaux socialistes".
Mais
quitte à rester seul sur le chemin, Jack Lang n'en démordra pas : pour
lui la République vaut bien davantage que tous les dogmes partisans.
Le
Premier ministre François Fillon a d'ailleurs salué le "courage" de
l'homme qui, en cela, se pose bien en mitterrandien qu'il est.
Il faut parfois être seul pour mieux avancer, aurait-dit l'ancien sphinx de l'Elysée.
Mais
que l'on ne s'y trompe pas : Jack Lang reste d'abord et avant tout un
"opposant déterminé" à la politique du gouvernement, lui qui a soutenu
de toutes ses forces l'ex candidate socialiste aux élections
présidentielles Ségolène Royal, en 2007.
Toutefois, la "réforme
des institutions renforcera les droits du Parlement, des citoyens, et
de l'opposition", en est convaincu M. Lang et selon lui, dire le
contraire serait serait une "négation de la vérité".
Mais si le
député du Pas-de-Calais se dit persuadé des biens fondés de cette
réforme, en revanche, il assure ne pas être pour autant rallié à la
politique du gouvernement qu'il estime être de la "régression sociale"
et déclare qu'il continuera à se battre contre ce qu'il estime être la
"politique néfaste" de la majorité.
En tout cas, Jack Lang a le
courage de s'inscrire en "homme libre" vis-à-vis de son parti puisque,
le 14 juillet dernier, déjà, il avait salué la venue du président
syrien Bachar al Assad à Paris à l'occasion du lancement de l'UPM,
alors que tous les autres socialistes, le petit doigt sur la couture du
pantalon, répondait aux "ordres" de la consigne officielle donnée par
toute l'intelligentsia socialiste.
Non, Jack Lang, on aime ou
pas, mais il reste d'abord et avant tout un individu libre et insoumis
à l'arbitraire d'une idéologie ou de dogmes qu'on chercherait à lui
imposer.
En cela, il est fidèle au maître élyséen qu'il a servi pendant près de quatorze ans ...